Pallier la complexité grâce à l’ingénierie et aux solutions disponibles sur le marché
En raison de la complexité des technologies utilisées de nos jours dans le secteur militaire, que ce soit les coûts de recherche et développement liés à l’élaboration d’une nouvelle solution, ou encore la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement, les fabricants exigent de plus en plus une entente formelle avant d’entreprendre les travaux et peuvent se montrer hésitants à investir dans une solution dont la profitabilité n’est pas garantie. Au fil des ans, les modèles logistiques juste à temps pour la fabrication d’articles consomptibles sont devenus la norme, l’acquisition du produit étant confirmée à l’avance par le client et les coûts pouvant être planifiés et intégrés dans les contrats d’approvisionnement. L’annulation de commandes de matériel peut également poser problème, notamment pour des motifs réglementaires et de profitabilité.
Pour les fabricants de logiciels, cependant, les défis sont d’une tout autre nature.
Les concepts d’ingénierie et de développement, bien que semblables à ceux entourant la fabrication de biens physiques, posent des défis très différents. Les prototypes, par exemple, se résument à une série de lignes de code qui appuient un bien physique. Le contenu lui-même ne représente pas la majorité des coûts, qui se calculent davantage en capital humain et intellectuel. Le cycle de développement d’un prototype de logiciel peut comprendre plusieurs itérations et améliorations avant que celui-ci soit prêt à être lancé. Dans le cas d’un bien physique, le nombre de modifications doit être réduit au minimum afin que les nouvelles fonctionnalités puissent être regroupées dans une seule et même mise à niveau majeure. Les logiciels, pour leur part, peuvent être modifiés et améliorés plus facilement et dans un délai beaucoup plus court.
Les défis de la fabrication de logiciels pour les besoins d’aujourd’hui
Depuis une vingtaine d’années, les forces armées aux quatre coins du monde se sont fixé comme objectif d’accroître leur capacité de traitement grâce à la numérisation du champ de bataille. Comme le déploiement de réseaux, de capteurs et de matériel informatique se rapproche toujours davantage des zones de conflit, la demande pour des solutions logicielles robustes a augmenté.
Dans certains cas, un logiciel est créé pour répondre à une exigence donnée, et devient ainsi une solution. Si cette solution n’est pas élaborée conformément aux pratiques exemplaires du secteur de la fabrication de logiciels, notamment en utilisant le modèle intégré d'évolution des capacités (CMMI), il est probable que des problèmes surviennent à long terme au niveau du déploiement ou de la maintenance. Les procédures d’accréditation, avec l’introduction de nouvelles exigences et de jalons additionnels pour le logiciel, peuvent compliquer encore davantage la situation.
Si une solution sur mesure devait rencontrer un pépin à l’approche du lancement, il est presque certain que l’accréditation s’en trouvera ralentie, repoussant par le fait même la date du dévoilement. De plus, cela pourrait avoir une incidence sur les autres programmes qui reposent sur le déploiement de ce logiciel, entraînant des délais additionnels et de possibles failles au niveau des fonctionnalités.
Bien que les forces armées adoptent une approche plus globale en matière d’acquisition et de soutien pour la plateforme, le cycle de développement et de livraison d’un système logiciel est beaucoup plus court.
"Chaque année ou une fois tous les deux ans, un certain nombre d’améliorations sont apportées au volet TI de la plateforme ou des sous-systèmes d’un véhicule. Les composantes électroniques, comme l’infrastructure du réseau, les interfaces d’alimentation, les fiches et les câbles, ont un cycle d’innovation et de remplacement qui s’échelonne sur 4 à 6 ans. Quant aux composantes mécaniques, comme les supports, les câbles, les autres interfaces et les nouveaux systèmes, elles ne peuvent être remplacées qu’à tous les 10 ou 20 ans," souligne Christoph Pauls, chef du service des produits commerciaux à Systematic.
En conséquence, les systèmes TI d’un véhicule blindé sont habituellement ajoutés à la fin du premier cycle de développement afin que les sous-systèmes prévus soient tous intégrés au même moment. Or, comme l’environnement TI évolue constamment pour tenir compte de facteurs comme la cybersécurité, les exigences en matière d’interopérabilité, les nouveaux sous-systèmes et la charge utile, il est essentiel d’avoir des mises à jour fréquentes.
Heureusement, les mises à jour logicielles sont beaucoup plus faciles à effectuer que les mises à niveau de matériel, c’est-à-dire que plusieurs itérations peuvent être déployées et modifiées sans que le matériel nécessite trop de soutien.
Dans ce cas, quelle est la solution?
Les clients du secteur militaire qui sont à la recherche de solutions logicielles se tournent maintenant vers les plateformes à architecture ouverte pour réduire le niveau de risque. Bien que les solutions développées à l’interne conçues spécifiquement pour les besoins des forces armées pour des raisons de « sécurité nationale » aient un certain attrait, les solutions disponibles sur le marché (COTS) présentent un potentiel de déploiement rapide plus élevé à un risque moindre. Certains états comme la Norvège commencent à accepter cet énoncé.
En effet, un document publié par ce pays en 2020-21 intitulé « Cooperation for Security: National Defence Industrial Strategy » stipule que les solutions doivent être « aussi civiles que possible et aussi militaires que nécessaire ». Si la technologie, le personnel, la structure organisationnelle et la gestion sont coordonnés de façon efficace, des produits d’une grande qualité peuvent naître de la collaboration entre les secteurs commercial et militaire, ce qui se traduit par une amélioration de la capacité de défense.
La gestion de plusieurs cycles de déploiement peut s’avérer un véritable casse-tête pour les clients du secteur de la défense, surtout lorsqu’il est question à la fois de systèmes logiciels et d’équipement.
Les mouvements de personnel, notamment au sein de la gestion du programme, peuvent nuire encore davantage aux efforts d’acquisition et de mise en œuvre, ainsi que décupler les défis liés à la modification du cahier de charge.
Dans le cas des produits disponibles sur le marché, c’est le propriétaire de la technologie qui est responsable du soutien et du financement des cycles de développement subséquents.
Au lieu de reposer entièrement sur les clients sur secteur militaire, le risque est assumé en bonne partie par l’industrie. Avec un système logiciel à infrastructure ouverte, les nouveaux capteurs et les nouvelles technologies peuvent être ajoutés en mode « prêt-à-l’emploi », augmentant ainsi la flexibilité et la pérennité des nouveaux sous-systèmes.
De plus, comme le code informatique et la technologie utilisée répondent aux normes de l’industrie, il est plus facile d’embaucher du personnel pour l’élaboration et la maintenance du système logiciel. Les forces armées peuvent utiliser des réservistes, former leurs propres employés aux langages de programmation communément utilisés sur le marché, ou encore retenir les services d’une des nombreuses sociétés d’experts-conseils au sein de l’industrie, au besoin.
La gamme complète de logiciels SiteWare de Systematic repose sur des solutions disponibles sur le marché et permet aux utilisateurs finaux de s’affranchir des ententes exclusives avec un seul fournisseur grâce à son architecture ouverte. En raison de nos méthodes d’exploitation, les utilisateurs bénéficient de mises à jour logicielles fréquentes, tout en ayant la possibilité d’élaborer leurs propres modifications et applications, qui pourront ensuite être greffées au logiciel.
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